2.4 - Potentiels d'interprétation

mise à jour: 31/01/1989

 

Ce chapitre constitue la première assise concrète du P.I. Il nécessite une analyse en profondeur des potentiels biophysiques et humains de la part du rédacteur pour en faire ressortir les principaux potentiels d'interprétation susceptibles de sensibiliser les visiteurs, leur présenter des connaissances nouvelles et leur faire prendre conscience de l'existence d'un milieu naturel à préserver.

Il comprend trois parties essentielles : les potentiels au niveau de la région ou entité naturelle, les potentiels rencontrés au niveau exclusif du site et la synthèse des potentiels obtenus.

2.4.1 Potentiels caractérisant l'entité naturelle

2.4.2 Potentiels exclusifs au site

2.4.3 Analyse des potentiels d'interprétation

 

2.4.1 Potentiels caractérisant l'entité naturelle

Plusieurs cas différents nous obligent à en synthétiser le contenu dans le P.I.


1. les sites à protéger, les réserves
- le cas ou le site est représentatif de la région naturelle (au niveau de la nature ou de la culture). Le site peut être alors envisagé comme le symbole de la région naturelle dans laquelle il s'insère (la règle)
- le cas ou il s'agit, à l'inverse, d'un accident par rapport à la région (l'exception). Dans ce cas, le site est une exception par rapport à ce qui existe en règle générale dans la région.
Dans les deux cas, la nature du site par rapport à la région où il est situé, est une composante essentielle dans la création d'un site de conservation, il correspond dans le premier cas à un condensé de la région naturelle, alors que dans le second cas, c'est le critère d'unicité qui le rendra intéressant.

2. les sites principalement dédiés aux loisirs de plein air
Leur existence relève de la demande en activités "récréatives" de la part du public ; il est cependant intéressant de noter qu'ils se trouvent dans une région naturelle spécifique.
Ici, le rédacteur présente une brève définition de la région naturelle.
Nous la définissons de la façon suivante :
"Une région naturelle est une portion de territoire qui possède un caractère propre, une ambiance particulière, dûs à un assemblage de ressources à caractère physiographique, forestier, historique, écologique ou autre et que l'homme a ou n'a pas utilisé à différentes fins".

POURQUOI ?
 

le mot "récréatif", aux consonances enfantines en France exprime mieux que tout autre l'aspect de détente, de délassement à base de sport ou de jeu qu'il véhicule. Nous le garderons donc sous sa forme adjective.

Le rédacteur doit inclure les éléments suivant sous forme de synthèse :
• un rappel de ce qu'est une région naturelle
• ses composantes physiques, tels que le relief, la géologie, la géomorphologie et autres
• ses composantes biologiques , tels que la végétation et la faune
• ses composantes humaines et culturelles
QUOI ?





 
Nous suggérons au rédacteur d'utiliser un texte écrit pour présenter d'une façon synthétique le contenu de la région naturelle, de consulter les textes détaillés qui la présentent et qu'il pourra trouver dans des publications généralement non accessibles au public( études, notes de synthèse, expertises ... ). La plupart du temps, il suffit de demander ... Les chambres de commerce, d'agriculture, la D.D.E., les archives départementales, la D.R.A.E., les bibliothèques universitaires sont d'excellents pourvoyeurs de documents pour peu que l'on insiste. COMMENT ?

 

2.4.2 Potentiels exclusifs au site

Nous devons chercher d'autres potentiels propres au site et à une échelle moindre que celle de la région naturelle. Il faut alors en faire une synthèse selon trois aspects différents :
• le potentiel abiotique
• le potentiel biotique
• le potentiel humain

L'identification des potentiels du territoire s'avèrera un rouage important dans le processus des regroupements de potentiels d'interprétation et facilitera ensuite la création d'unités territoriales appelées "unités d'interprétation". Elle favorisera ultérieurement la planification de la thématique.
POURQUOI ?

Ces catégories quelque peu arbitraires, ne doivent être considérées que comme une facilité de classement




 
Le rédacteur fait mention des potentiels du territoire en présentant un sommaire des inventaires effectués dans chacun des domaines suivants :

potentiel abiotique
Ce paragraphe fait l'analyse de tous les points d'intérêt relatifs aux éléments physiques, c'est-à-dire en rapport avec la géologie, la géomorphologie, la pédologie, l'hydrologie et toute autre science pertinente pour ce milieu.

potentiel biotique
On entend par biotique: tout ce qui vit.
Ce paragraphe comprend un résumé de tous les points d'intérêt liés à la végétation et à la faune ... sauf l'espèce humaine.

potentiel humain
Ce paragraphe présente une synthèse de tous les points d'intérêt relatifs à l'histoire humaine, la culture, l'ethnologie ... qui sont le reflet de la présence humaine à des époques différentes.
QUOI ?

Rechercher avec soin des mots clés ou des expressions capables de rendre au mieux la nature des potentiels. L'exercice mérite d'être fait en groupe, car ces expressions devront faire référence.
Les potentiels peuvent intégrer le facteur temps : caractéristiques climatiques, époques de migration, etc.


Mythes et légendes, éléments du  patrimoine humain intangible, peuvent constituer un important support de communication!
Les résultats des recherches ou études doivent être présentés sous forme de textes de synthèse et appuyés par des cartes à des échelles adéquates. Nous suggérons d'utiliser une carte pour chaque domaine scientifique.
De plus, si des inventaires détaillés n'ont pas encore été faits sur tous les sujets, il faudra au moins présenter dans cette section l'état actuel de nos connaissances, et éventuellement en rechercher d'autres.
Rappelons que les plans de gestion des milieux naturels incluent systématiquement les données appartenant au milieu biotique, plus succinctement les données sur l'abiotique, qui constituent généralement le fruit d'une compilation, et pratiquement jamais les données relatives aux potentiels humains que l'on devra chercher ailleurs (historiens, ethnologues ... ).
COMMENT ?

Il faut savoir que les parcs canadiens considérent comme un potentiel, les services et  équipements existants pour le tourisme: ils les classent dans la catégorie des potentiels récréotouristiques.
Du stock de photos à une  figure locale en passant par la gatronomie, tout peut contribuer à la mise en valeur d'un territoire ...

 

2.4.3 Analyse des potentiels d'interprétation

L'existence de cette section permet de :
• déterminer l'importance des potentiels d'interprétation les uns par rapport aux autres
• faciliter la subdivision du territoire en "unités d'interprétation".
POURQUOI ?


 
Le rédacteur inclut dans cette section les éléments suivants :
• la liste des critères préconisés pour la classification des potentiels
d'interprétation
• la synthèse des résultats obtenus sous forme de tableaux, en
incluant le coefficient accordé à chacun des critères;
• les cartes de localisation des potentiels d'interprétation.
QUOI ?
 
Le rédacteur utilisera l'annexe intitulée "méthodologie d'analyse et de sélection des potentiels d'interprétation", qui décrit et justifie toutes les étapes de recherche et de choix de potentiels, pour présenter un tableau commenté.

Pour y parvenir, il dispose également d'une grille d'analyse, qu'il s'agira de remplir par discipline. La constitution d'un groupe de travail est nécessaire pour mener à bien cette tâche.

Bien entendu, pour l'élaboration de ce chapitre comme pour les suivants, un important matériel sera rassemblé ou réalisé : cartes, dessins, documents, enregistrements ... Il conviendra de les rassembler en annexe du P.I une fois ce dernier rédigé.

Ce matériel servira non seulement à garantir le bien fondé de la démarche et de la décision, mais pourra servir à d'autres types de recherche.
COMMENT ?

voir annexes n°3 et n°4

pour bâtir cette grille, nous avons procédé à une adaptation desuitères et des coefficients peu en rapport  avec la réalité française
( géographie, clientèle, objectifs .. .)
Un débat peut s'instaurer sur la validité des critères  proposés entre les membres du groupe de travail conviés à la cotation. Il faut savoir que cette grille s'appuie sur des méthodes statistiques, mais qu'elle peut être, le cas  échéant modifiée pour  éprouver la pertinence d'un critère ou l'intérêt d'un sous-ensemble.
Des outils informatiques  faciliteront grandement le traitement des données.